L’interrogatoire santé des emballages et contenants

 

Pas une semaine sans un nouvel article sur la toxicité des emballages plastiques ou en aluminium pour notre santé. Et pourtant, il y en a absolument partout dans notre cuisine ! A quoi bon faire de bons petits plats maison, si une fois conservé, chauffé ou autre, il se transforme en poison. Et pour nous, passe encore – quoi que – mais pour nos enfants !

Pourquoi des emballages ?

Presque tous les produits que nous achetons sont emballés et il faut bien avouer qu’au premier abord tout cela est bien pratique ! Transport du magasin à nos placards, informations utiles telles que la durée de cuisson ou de conservation, reconnaissance des produits en un clin d’œil…

Là où cela devient bien moins réjouissant, c’est lorsque l’on prend un peu de recul. Cet emballage nous le payons à chaque achat pour le jeter aussitôt consommé (150 kilos par personnes par an). Nous payons un déchet et nous le payons 2 fois. A l’achat et dans nos impôts (financement de la collecte et du traitement des ordures). Et quand chaque mois, de nouvelles publications scientifiques alertent sur la toxicité de nos emballages, cela devient trop ! Notre budget, notre planète et notre santé.

Prêt pour la detox du placard, du corps et de l’esprit ? Si vous souhaitez passer au vrac, vous trouverez plus d’informations pratiques sur comment acheter ses aliments en vrac, même lorsque l’on ne vit pas en centre ville.

Le plastique

Plus de 40% de nos emballages alimentaires contiennent du plastique ou plutôt un type de plastique. Et la nuance à son sens lorsque l’on sait qu’ils ne présentent pas tous le même niveau de risque. Mais risque de quoi d’abord ? A ce que l’on sait aujourd’hui – nous ne sommes malheureusement pas à l’abri d’un nouveau risque – certains plastiques peuvent migrer dans les aliments et libérer phtalates, bisphénol A ou autres perturbateurs endocriniens.

Si le niveau de contamination dépend du type de plastique, la migration est favorisée par :

  • La durée de l’exposition de l’aliment au plastique (durée de stockage de l’aliment)

  • L’exposition à la chaleur lors du stockage  (même une simple exposition prolongée au soleil)

  • La nature des aliments (l’acidité et les corps gras favorisent la migration)

Or, il est typiquement difficile de connaitre les conditions de stockage des aliments achetés en magasin. Est-ce que ma bouteille de lait bio – végétal ou animal, pas de jaloux dans ce domaine – a été stockée en plein soleil sur le parking de l’usine ? Sur le parking du supermarché ?

emballages et contenants

Les différents types de plastiques (catégories de 1 à 7)

Chaque objet en plastique mentionne obligatoirement la catégorie de plastique à laquelle il appartient. Il est généralement situé sur le dessous de la bouteille, de la barquette, etc.

Tout d’abord, le PET ou PETE (catégorie 1), le polytéréphtalate d’éthylène est très utilisé notamment pour les bouteilles d’eau et de jus de fruits, les barquettes et les sacs plastiques de cuisson. Le principal problème du PET est qu’il contient des traces de trioxyde d’antimoine – classé comme potentiellement cancérigène. Il migre facilement avec la chaleur. Et on le répète une simple exposition au soleil suffit. Autant dire que les seules bouteilles d’eau minérale, bonnes pour la santé sont en bouteille de verre. Pas convaincu par ce paragraphe antiplastique « primaire » qui ne cite pas ses sources ? Vous en saurez plus avec l’article Devons-nous arrêter de boire l’eau en bouteille plastique ?

Ensuite, le HDPE ou polyéthylène haute densité (catégorie 2) est un plastique très utilisé notamment pour les bouteilles de lait, les boites alimentaires rigides et les flacons de produits d’entretien. Il serait relativement stable1.

Le PVC ou polychlorure de vinyle (catégorie 3) est présent dans certaines boites alimentaires, bouteilles d’eau et films plastiques. La fabrication de ce plastique nécessite des phtalates dont du DEHA (2-éthylexyle) et parfois du bisphénol A (BPA). Or toutes ces substances sont hautement toxiques1 !

Le LPDE ou polyéthylène basse densité (catégorie 4) se trouve principalement dans les emballages d’aliments congelés, d’emballages de pain, de sacs de supermarchés, de sacs de congélation et dans les tasses et bols jetables pour les boissons chaudes. Néanmoins, selon notamment Futura Sciences, ce plastique à une bonne inertie chimique et convient à un usage alimentaire.

Le polypropylène (catégorie 5) est souvent utilisé dans les barquettes réutilisables à réchauffer au micro-onde, dans les gobelets plastiques et les bouchons de bouteilles plastiques. Il est communément admis que cette catégorie est relativement stable. Cependant, l’ANSES a mené des tests révélant qu’avec le réchauffage au micro-onde, ces barquettes dégageaient des substances toxiques et contaminaient les aliments.

Le polystyrène (catégorie 6) est souvent employé pour fabriquer des gobelets, des couverts jetables et des emballages de produits laitiers (yaourts, barquettes). Il contient du styrène, un cancérigène possible pour l’homme selon de nombreuses études2. Chauffer, il peut migrer dans les aliments.

Enfin, on trouve dans la 7ème catégorie tous les plastiques qui n’appartiennent pas aux six catégories précédentes. Y figure notamment le polycarbonate (PC) un plastique très controversé.

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Le cas du bisphénol A (BPA)

Le BPA migre à température ambiante dans les aliments puis dans le sang. C’est un perturbateur endocrinien responsable de perte de fertilité, de problème de thyroïde, de cancer du sein et de la prostate, de diabète et d’obésité. Il est d’autant plus dangereux pour les enfants, les femmes enceintes et les femmes allaitantes3.

On peut le trouver sur le plastique de catégorie 7, mais également dans le vernis des conserves en verre  (intérieur du couvercle), dans le vernis des conserves métalliques (revêtement intérieur) et sur le vernis de l’extérieur des canettes.

Bien qu’il soit interdit en France pour tous les contenants alimentaires depuis 2015, il ne l’est pas encore au niveau européen (seulement les biberons). Toutefois, les entreprises françaises n’ont pas le droit d’importer sur le sol français des produits contenant du BPA. Cependant, d’après une étude de l’association Santé Environnement France en 2016, le BPA serait encore très souvent présent dans les conserves et les canettes.

Et ne crions pas  victoire. Si le bisphénol A a disparu de la majeure partie des contenants en France, il a été remplacé par d’autres substances (bisphénols F & S notamment) tout aussi dangereuses mais encore autorisées…

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Le cas des phtalates

On en entend beaucoup parler mais qu’est ce que c’est concrètement ? Tout d’abord, les phtalates sont des substances issues de produits chimiques dérivés de l’acide phtalique qui permet d’assouplir le plastique. On en retrouve notamment dans le PVC (catégorie 3). Donc dans certains emballages alimentaires mais également dans de nombreux produits cosmétiques. Non seulement, ils sont très toxiques, mais en plus ils migrent depuis leur contenant vers les aliments. Ils sont également présents dans l’air. Concrètement, ils peuvent provoquer des problèmes de fertilité, des cancers et nuisent au développement du fœtus et des nouveaux nés. Selon le Réseau Environnement Santé, « 98% des études scientifiques sur le sujet montrent que les phtalates induisent des effets délétères chez l’homme et l’animal »3. Le problème étant d’autant plus important que l’exposition est permanente (alimentation, cosmétique, etc.).

Et les emballages papiers et cartons dans tout cela ?

Malheureusement, ce n’est guerre mieux. Ces emballages sont également une source de contamination des aliments. Cette fois parce qu’ils contiennent des hydrocarbures, des huiles minérales et autres dérivés de pétrole hautement toxiques (perturbateurs endocriniens et potentiellement cancérigènes). En effet, le carton qui constitue les emballages est recyclé avec des journaux, papiers, magazines, paquets de cigarettes qui contiennent des huiles minérales nocives. C’est pourquoi, il est conseillé d’éviter d’acheter des produits alimentaires emballés à même le carton ou le papier… Encore une fois en la matière, il convient de privilégier des aliments en vrac ou les aliments stockés dans des pots en verre.

Les bons gestes

 

  • En premier lieu, on privilégie les aliments en vrac que l’on stocke dans des contenants en verre à l’abri de la lumière

  • Si on achète dans du plastique, on transvase à la maison dans des contenants inertes (verre ou inox)

  • Puis on bannit les plastiques de catégorie 7. Et on évite au maximum les catégories 1,3, 5 et 6 en sélectionnant des alternatives. Qu’elles soient en verre, en inox, en vrac ou à défaut des plastiques de catégories 2 et 4

  • Surtout, on n’utilise pas de contenants dont le plastique est abîmé, rayé ou avec d’autres traces d’usure qui facilite la migration

  • On ne chauffe pas dans des contenants en plastique (boites, barquettes, film plastique, etc.). Même ceux qui portent le logo micro-onde ni pour nous, ni pour nos enfants. Si on achète un plat préparé, on le transvase dans un contenant en verre pour le chauffer au micro-onde ou dans une casserole.

  • On limite l’achat de canettes et de conserves

  • On évite de déposer le film étirable en contact avec les aliments surtout si les aliments sont gras ou acides. Et si possible, on remplace le film étirable par des alternatives en tissu : torchon propre, charlotte, beewrap

  • Pour les congelés maison, on privilégie les boites de congélation en verre . On veille à ne pas laisser la nourriture en contact avec le couvercle plastique (espace)

Si vous vous interrogez sur l’impact des modes de cuisson sur la santé, consultez l’article Tout savoir sur les différents modes de cuisson.

1 Source : Opération Détox dans ma cuisine, Romain Morlot, édition EYROLLES

2 Source : Docteur Souvet de l’Association Santé Environnement

3 Source : Réseau Environnement Santé

Des questions ou d’autres astuces pour l’impact des perturbateurs endocriniens via l’alimentation, n’hésitez pas à nous envoyer un message.

 

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