Nos ustensiles alimentaires nous empoisonnent !

 

Du sucre dans la ratatouille préparée, du sel dans les gâteaux et des additifs partout. Cuisiner de bons petits plats non seulement c’est agréable mais c’est également meilleur pour l’environnement et pour la santé ! Pourquoi se donner du mal à cuisiner de bons petits plats, si c’est pour s’empoisonner avec les ustensiles ? Car oui, certains d’entre eux migrent du plat à l’aliment et malheureusement ils peuvent être toxiques…

Qui n’a pas entendu parler des effets toxiques de l’aluminium ?

Il est considéré comme inoffensif à petites doses1. Mais comme il est partout ! Des produits cosmétiques aux emballages alimentaires comme les capsules de café, en passant par les ustensiles de cuisine, les médicaments, les boissons et les additifs alimentaires… il est légitime de s’interroger sur comment l’éviter au maximum !

Et ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est la présence de l’aluminium dans les ustensiles de cuisine. En effet, ce n’est pas un hasard s’il est particulièrement présent dans les poêles, les casseroles, les moules et les plats. C’est un excellent conducteur thermique… et c’est justement un peu ce que l’on demande à une poêle…

ustensiles alimentaires

Mais alors que reproche-t-on à l’aluminium concrètement ?

Entre autres choses, l’aluminium aurait des effets nocifs sur le système nerveux central, le tissu osseux, le tube digestif sur les personnes fortement exposées (insuffisances rénales, enfants prématurés, maladies professionnelles notamment) 2. Si selon l’ANSM, les études effectuées sur l’homme n’ont pas été réalisées dans de bonnes conditions, celles sur les animaux sont probantes. « Après administration d’aluminium à dose répétée, des effets neurotoxiques ainsi que des effets sur les testicules, l’embryon et le développement du système nerveux sont observés chez l’animal »3.  Il favoriserait l’apparition de la maladie d’Alzheimer4 et de celle de Parkinson et plus généralement des maladies neuro-dégénératives. Selon le Professeur Christopher Exley, l’aluminium pourrait favoriser l’autisme5.

Les poêles, moules et casseroles en téflon

Risque n°1 

Si le téflon est inoffensif à basse température, il génère des composés toxiques à partir de 230°C6. Soit au bout d’à peine 5 minutes d’utilisation normale d’une poêle ! Au-delà de 350°C, le téflon ou polytétrafluoréthylène (PTFE) se décompose et émet des composés très toxiques6.

Risque n°2

Par ailleurs, pour faire adhérer le téflon à la plaque, les fabricants ont utilisé jusqu’en 2015 en France de l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) comme colle. Celui-ci migre lorsque l’on chauffe les aliments. Le PFOA est cancérigène, migre dans la barrière placentaire (maladies congénitales), diminue la fertilité masculine et provoque des troubles du système immunitaire7.

Risque n° 3

Lorsque la poêle est usagée ou rayée, les aliments sont en contact avec l’aluminium. Or une exposition chronique est toxique comme dit plus haut.

A l’achat, il faut éviter absolument tout revêtement anti-adhésif en Téflon. Pour les ustensiles déjà dans les placards, il faut vérifier que :

  • Ils sont garantis sans PFOA

  • Le revêtement n’est pas endommagé

Sinon on les jette !

Si oui :

  • Tout d’abord, on utilise des ustensiles en bois pour ne pas les rayer

  • Ensuite, on évite les cuissons longues

  • Enfin, on n’utilise pas de matière abrasive pour les nettoyer telle qu’une éponge métallique

Quid des alternatives ?

L’inox

L’inox est composé de carbone, de chrome et de nickel. Il est parfaitement sain6 (pas de migration), est résistant, ne rouille pas et est 100% recyclable ! Il faut bien veiller à ne pas choisir des ustensiles en inox avec un revêtement anti-adhésif qui rendrait l’ustensile tout aussi nocif qu’un ustensile en téflon.

Quelques précautions d’usage :

  • Eviter d’utiliser de la javel ou tout produit contenant du chlore car il attaque l’inox

  • Utiliser la poêle quand elle est bien chaude (2-3 minutes)

  • En cas d’allergie au nickel, choisir des ustensiles inox 18/0

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La fonte naturelle (sans revêtement)

La fonte est très résistante, naturellement anti-adhésive (pas besoin de revêtement), inrayable et elle se bonifie avec le temps. Plus on utilise les ustensiles en fonte, plus ils sont performants. Le seul point négatif est son poids ! Tendinite chronique s’abstenir…

Voici une astuce pour patiner un ustensile en fonte à la première utilisation, le culottage :

  • Faire bouillir des épluchures de pommes de terre dans la casserole ou la poêle à patiner

  • Puis rincer l’ustensile à l’eau chaude et essuyer

  • Enfin chauffer un peu d’huile, la vider et essuyer (sans rincer)

Attention à la fonte émaillée :

  • Elle résiste à l’oxydation et ne nécessite pas de culottage

  • Mais, certains émaux sont toxiques, la fonte émaillée est donc peu fiable

La céramique

La céramique est un revêtement garanti sans téflon ni PFOA. Elle est composé principalement de silice et d’eau. Malheureusement, les fabricants n’ont pas l’obligation de publier l’ensemble des composants de leur céramique7. Par ailleurs, on manque un peu de recul, puisque la céramique n’est utilisée que depuis les années 2000. De surcroît, la durée de vie de la céramique est assez limitée. Donc moins économique et moins écologique que d’autres alternatives.

Comment utiliser les ustensiles en céramique ?

  • Surtout, ne pas chauffer à vide mais immédiatement déposer un peu de matière grasse

  • La céramique est un excellent conducteur thermique, cuire à feu doux ou moyen suffit

  • Attendre le refroidissement avant de verser de l’eau dedans car la céramique est sensible au choc thermique

  • Ne pas utiliser d’éponge abrasive qui abîmerait le revêtement, il suffit de laisser tremper

Le fer

Les ustensiles en fer ne sont pas toxiques, très économiques, inrayables. Tout comme la fonte, un culottage est nécessaire en huilant la poêle avant chaque cuisson. Les grands chefs plébiscitent les ustensiles en fer  pour le goût authentique qu’ils procurent.

Comment les entretenir ?

  • Ne pas utiliser de produit détergent ou laver au lave-vaisselle qui détruirait le culottage anti-adhérent

  • Laver à l’eau chaude avec une éponge sans laisser tremper l’ustensile dans l’eau car il rouillerait

  • Avant de ranger l’ustensile en fer, huiler légèrement avec un torchon pour améliorer le culottage et renforcer sa protection

Le cuivre

Le cuivre a longtemps été utilisé parce qu’il apporte une cuisson homogène. Néanmoins, il peut être particulièrement toxique en contact d’aliments acides ou salés… donc à éviter.

Le pyrex

S’il n’est ni décoré ni peint, il peut être utilisé sans risque au four notamment. Le seul point négatif est qu’il est moins conducteur thermique qu’un plat en métal.

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Moules en silicone

Les moules en silicone sont fabriqués avec du silicium et un catalyseur, soit le sel de platine (platinium) soit le peroxyde.

Le platinium a une grande résistance à la chaleur (jusqu’à 250°C) mais il est plus cher. Le peroxyde est instable et se décompose sous la chaleur à partir de 160°C. Des particules migrent vers les aliments. En 2004, la DGCCRF a alerté sur la nocivité de ces produits en silicone mais à ce jour aucune interdiction n’a été prononcée en France.

Comment les différencier ?

Lorsque l’on pince le moule, si une trace blanche apparaît il est à base de peroxyde et est bon à jeter ou à utiliser pour les préparations cosmétiques non chauffée. Si aucune trace, il est en platinium. A l’achat, une mention telles que silicone platine, silicone premium et Elasto moule garantit un moule sans peroxyde.

 

Enfin pour conclure, quelques conseils :

  • Eviter les conserves, les cannettes et les Tetrapak en aluminium. Pour en savoir plus sur les contenants surs et ceux à éviter, consulter l’article L’interrogatoire santé des emballages et des contenants

  • Eviter le téflon et le cuivre et privilégier l’inox, la fonte ou le fer

  • Ne pas utiliser l’aluminium pour réaliser des papillotes

  • Préférer les moules en pyrex

  • Bien vérifier la qualité des moules en silicone

  • Eviter les produits contenants des additifs à base d’aluminium, pour tout savoir sur les additifs alimentaires nocifs et comment les éviter : Des additifs nocifs partout dans nos assiettes… à quel prix ?

  • Eviter les cosmétiques contenants de l’aluminium. Pour plus d’informations sur les produits à éviter dans les cosmétiques et ne plus se faire avoir par une opération de greenwashing, n’hésitez pas à lire l’article Mes cosmétiques, un cocktail de produits toxiques !

Et pour ceux qui n’ont jamais entendu l’expression greenwashing, il s’agit de faire passer habilement un produit conventionnel (avec additifs, pesticides, produits potentiellement nocifs, etc.) pour un produit respectueux de l’environnement et/ou sain.

 

1 Selon l’EFSA, la dose maximale tolérée est d’1 mg d’aluminium par kilo par semaine ce qui signifie qu’une personne de 60 kg ne doit pas dépasser les 60 mg par semaine.

2 Source : Exposition à l’aluminium par l’alimentation, ANSES, 2016

3  Source : Évaluation du risque lié à l’utilisation de l’aluminium dans les produits cosmétiques, ANSM 2011

4 Source : Trop d’aluminium favoriserait la maladie d’Alzheimer, Medisite

5 Source : Aluminium et Autisme : la découverte du Pr Christopher Exley, Prévention Santé

6 Source : Opération Détox dans ma cuisine, Romain Morlot, édition EYROLLES

7 Source : Bien choisir sa poêle à frire, Que choisir

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